Patrimoine et randonnées, le temps d’un week-end
Envie de découvrir l’Oriental et de vous mettre au vert ? Direction sa capitale, Oujda. Derrière ses hauts remparts, qui forment un lien entre le passé et le présent, la ville renferme de nombreux joyaux historiques. Au sein de sa médina de caractère, vous aurez le loisir d’admirer les détails d’une architecture andalouse préservée et de saisir les influences des cultures ottomanes et amazighes qui ont, elles aussi, sculpté le visage d’Oujda. Après avoir découvert cette richesse culturelle, vous pourrez partir à la rencontre des habitants de petits villages amazighs comme celui de Tafoughalt.
Si vous aimez la nature, vous serez conquis par ses paysages verdoyants et contrastés. Bordée par les massifs de Béni-Snassen composés de forêts, de sources et de grottes, la région d’Oujda est une destination idéale pour partir en randonnée, organiser un pique-nique et se dépenser dans la nature.
Pour les amoureux de la marche, la ville accueille chaque année la Traversée de l’Oriental. Organisé par l’association Nature et Patrimoine (ANAP), ce festival rassemble, durant une semaine, des marcheurs locaux et étrangers, amateurs ou professionnels tout en impliquant les populations locales dans l’esprit d’un tourisme équitable et solidaire qui respecte l’environnement.
Pour débuter la visite de la médina d’Oujda, rendez-vous sur l’esplanade située devant Bab Sidi Abdelwahab et imprégnez-vous de l’ambiance animée des lieux. Construite au XIVème siècle sous la dynastie mérinide, Bab Sidi Abdelwahab est l’une des portes principales qui entoure la ville ancienne.
Lieu de rencontre par excellence, cette place accueille chaque jour des centaines de personnes. Depuis des siècles, diverses activités et arts populaires y prennent vie : conteurs, musiciens traditionnels, artistes plasticiens ambulants s’y retrouvent en effet quotidiennement. Au cours de votre promenade, vous apercevrez sans doute d’autres portes telles que Bab El-Gharbi (autrement nommée « Bab Sidi Aissa » du nom d’un Saint enterré sur la colline du château d’eau), Bab Oulad-Amran, ou encore Bab Ahl Jamai qui datent quant à elles du 19ème siècle.
Petit conseil, si vous souhaitez faire le tour des remparts, mieux vaut attendre le coucher de soleil car c’est à cette heure-là qu’ils commencent à révéler toute leur beauté.
Lors de votre visite, vous serez sans doute interpellés par le caractère authentique et l’envergure de la médina. Prenez le temps de vous promener dans ses ruelles préservées et de découvrir en douceur quelques-uns des témoins architecturaux des différentes dynasties qui s’y sont succédées. En dépassant Bab Sidi Abdelwahab, vous remarquerez le hammam El Bali, l’un des plus anciens bains publics du Royaume dont l’architecture andalouse est encore joliment conservée.
Toujours en fonction, il vous offrira un moment de relaxation idéal dans un cadre chargé d’histoire. Pour mêler bien-être et patrimoine, vous pouvez également vous rendre au hammam el Jarda. Construit au XIXème siècle, il se distingue par sa très belle architecture avec sa coupole et ses fontaines.
Arrêtez-vous ensuite quelques instants pour admirer les zelliges aux couleurs vives et leur toit de tuiles vertes des trois fontaines adossées à la célèbre « Jamaa El Kebir » et prendre quelques clichés.
Il s’agit du plus ancien monument de la médina. Construite en 1298 par le sultan Mérinide Abou Yaâcoub Youssef, « la Grande Mosquée » a été rénovée avec soin à de nombreuses reprises afin de conserver au mieux la finesse de son architecture arabo-musulmane originale fortement influencée par la tradition andalouse.
En empruntant la ruelle à droite de l’entrée, vous atteindrez rapidement la médersa mérinide, un autre trésor architectural datant du XIVème siècle. Bien que de petite taille, cette medersa est un véritable chef-d’œuvre de l’art mérinide et un haut-lieu de réflexion théologique à travers l’histoire.
À proximité, vous aurez aussi l’occasion d’admirer une réalisation plus récente : l’Eglise Saint Louis d’Anjou. Construite en 1908 et rénovée à l’occasion de son centenaire, elle est toujours en activité aujourd’hui.
Envie d’une pause shopping ? La médina est un terrain de jeu idéal pour les achats, puisqu’elle présente d’agréables ruelles commerçantes.
Dirigez-vous dans un premier temps vers le souk El Knadsa. Ici, vous pourrez vous imprégner de la vie quotidienne oujdie, puisqu’il regroupe des vendeurs de fruits et de légumes, des bouchers, des poissonniers mais aussi de nombreuses boutiques dédiées à l’artisanat (tissages traditionnels, maroquinerie, vannerie, bois sculpté, ferronnerie…).
Poursuivez ensuite vers les kissariat et le Souk El Ma. Dans leurs innombrables boutiques, vous ne manquerez pas de repartir avec un souvenir typique d’Oujda tel que la fameuse « blouza », la robe traditionnelle aux couleurs vives et légèrement décolletée des femmes de l’Oriental.
À ne pas manquer : Poursuivez votre balade en direction du Parc Lalla Meryem, situé à 400 mètres de la porte Bab Sidi Abdelwahab et à proximité du palais Dar Sebti.
Ici, prenez le temps de profiter de la fraîcheur des allées ombragées, des parterres fleuris et des nombreux bassins. Tout au long de la journée, et plus spécialement les soirs d’été, les habitants s’y retrouvent pour converser autour d’un verre de thé.
Au programme ? Discussions enjouées, parties de dames ou d’échecs et jeux d’enfants.
Que diriez-vous ensuite de faire une halte culturelle dans son musée qui renferme une collection d’armes traditionnelles ? Le parc possède également un petit théâtre en plein air qui fait le bonheur des familles.
Place à l’évasion pour cette deuxième journée à Oujda ! Pour votre première escale dans la nature, direction l’oasis de Sidi Yahya.
Située à 6 kilomètres du centre-ville, c’est la destination idéale pour se rafraichir, notamment pendant les mois d’été. Connue pour abriter les mausolées de plusieurs saints, dont Sidi Yahya le saint patron de la ville, l’oasis est très appréciée pour ses allées ombragées et ses nombreux points d’eau.
Chaque vendredi matin, un petit souk vient également animer les lieux. De quoi vous offrir un petit souvenir parmi les tenues traditionnelles, les produits du terroir ou d’artisanat.
Pour découvrir toute la beauté de l’arrière-pays, dirigez-vous ensuite vers les Gorges de Zegzel à une soixantaine de kilomètres d’Oujda.
Permettant de pénétrer dans les massifs des Beni-Snassen, elles sont idéales pour les randonneurs. En prenant la direction de Tafoghalt, vous profiterez de paysages de champs de néfliers et vallées fleuries.
Reconnue d’intérêt biologique et écologique, cette zone a permis la réintroduction d’une population de mouflons à manchette. Situé au pied des massifs des montagnes, le village de Tafoghalt se situe au cœur d’une forêt de pins et de palmiers.
Ne manquez pas de faire un détour par le petit souk qui se tient ici chaque jour, afin de déguster des batbouts et harchas tous chauds ou un tajine parfumé aux herbes aromatiques de la région comme l’armoise et le romarin.
À 2 kilomètres de Tafoghalt, les amateurs de paléontologie et de spéléologie partiront à la recherche de la fameuse Grotte des Pigeons. Découverte en 1908, elle compte parmi les témoins précieux de l’histoire de l’Humanité du Royaume.
Au fil des ans, les travaux de recherches ont permis de découvrir différentes occupations paléolithiques et de nombreux vestiges (squelettes, outils en pierre taillée, fossiles d’animaux) qui continuent aujourd’hui encore de surprendre les scientifiques.
Dans la région, vous aurez également la possibilité de visiter la Grotte du Chameau, au pied d’une montagne en forme de camélidé, ce qui lui a valu son nom.
À ne pas manquer : Toujours dans la chaîne montagneuse des Béni-Snassen, rendez-vous à Aïn Sfa, autrement dit « la source de pureté », un village où vous pourrez observer des paysages rocheux très verdoyants et vous rafraîchir près de sa source.
Aujourd’hui destinée à accueillir des événements et des manifestations artistiques et culturelles, Dar Sebti était autrefois la demeure d’un riche commerçant fassi, Abdellatif Sebti. Construit en 1938, ce palais à visiter, classé Patrimoine National, accueille également le Centre d’études et de la recherche sur la musique Gharnatie.
Patrimoine immatériel de la région de l’Oriental, cette musique andalouse compte près de huit cents ans d’histoire. Venue de Grenade lors des migrations, elle s’est développée entre Oujda, Alger et Tlemcen.
Située à l’ouest d’Oujda, la province de Taourirt est une belle occasion de découvrir l’Oriental rural.
Son plus célèbre monument est la Kasbah de Taourit, située à une centaine de kilomètres d’Oujda. Construite au bord d’une rivière, sous le règne du Sultan mérinide Abou Yâacoub Youssef, en 1295, elle offre aujourd’hui un cadre agréable pour se balader à l’ombre de son imposante muraille et de sa végétation.
Vaste citadelle, sa position stratégique au croisement des routes caravanières est-ouest et nord-sud, a fait d’elle le premier souk moutonnier du Maroc.
Plus au sud, la petite ville de Debdou arbore également une kasbah dotée de 8 tours et de hautes murailles ainsi qu’une mosquée construite sous les Mérinides.
Ville au passé glorieux, Debdou est aussi connue pour avoir été un haut lieu de tolérance religieuse. Ici, vivaient en parfaite harmonie plusieurs communautés, ce dont témoigne le riche patrimoine culturel judéo-musulman de la région dont le Mellah et les deux cimetières, devenus aujourd’hui des lieux de pèlerinage.
Et ce n’est pas tout ! Abondamment plantés d’amandiers, d’oliviers et de plantes aromatiques, les paysages préservés de la province sont à visiter lors de randonnées et de treks, guidés de préférence par un guide agréé qui saura vous transmettre son savoir et sa passion.