Loisirs balnéaires, artisanat et patrimoine
Vous aimez les ambiances océaniques, l’artisanat et les lieux chargés d’histoire ? Et si vous partiez à la découverte de Safi ?
Poissons frais cuisinés de mille façon, poteries et céramiques reconnues mondialement, activités nautique et visites insolites : Safi et sa région vous offrirons plaisirs culinaires, détente et découvertes d’un riche patrimoine.
Considérée comme la ville côtière la plus proche de Marrakech, elle fut au XIIe siècle l’accès le plus rapide à l’océan pour l’ancienne capitale Almohade. Elle servit également de port à la ville impériale pour assurer les relations commerciales avec l’Andalousie. À la fin du XVe siècle, les Portugais s’emparent de Safi. C’est à cette époque que va être construit le Ksar El Bahr, une solide forteresse qui aujourd’hui marque encore le paysage côtier.
Plus tard, c’est avec la pêche que la ville s’illustre tant sur le plan national qu’international. Au début des années 1950, Safi est le premier port sardinier du monde. Avec sa dizaine de conserveries, elle garde aujourd’hui une renommée solide dans cette industrie.
La qualité de sa terre argileuse fait également la renommée de Safi dans le secteur de la poterie, puisque la région dispose de nombreuses carrières d’argiles.
Fait intéressant, l’exploitation minière dans sa région a donné lieu à la découverte de plusieurs grottes qui passionnent spéléologues et paléontologues. Particulièrement animée l’été, Safi célèbre notamment en juillet son lien étroit avec la mer lors du festival SafiMer qui présente de nombreuses performances artistiques, dégustations de sardines et échanges autour des métiers de la pêche. En août, la ville met à l’honneur la culture avec le Festival National de l’Aïta. Ce genre musical composé collectivement est issu de la fusion entre l’art arabe des tribus d’Orient et la tradition amazigh.
À une cinquantaine de kilomètres de Safi, Jbel Irhoud est sous le feu des projecteurs depuis quelques années.
Depuis les années 1960, ce site archéologique a permis la découverte d’une vingtaine de fossiles et de divers objets en pierre taillée.
En 2017, l’étude d’un de ces fossiles a révolutionné l’étude de l’évolution de l’homme. Datant de 300 000 ans, l’Homme de Jbel Irhoud est aujourd’hui reconnu comme le plus vieil Homo Sapiens identifié à ce jour, ce qui a entrainé une remise en question de l’origine de l’homme moderne en Afrique de l’Est. Pour valoriser ce patrimoine exceptionnel, un musée devrait prochainement voir le jour dans la région.
Si vous aimez les sardines, vous êtes au bon endroit ! Capitale de la sardine, Safi met ce poisson argenté à l’honneur. Souvent servi sous forme de boulettes, il est également cuisiné selon de nombreuses recettes. Sardines au four, sardines grillées, sardines Chrikate (imprégnées d’une charmoula puis collées l’une à l’autre)…
Le port de Safi permet aux amateurs de produits de la mer de déguster différents tajines de poissons dont certaines recettes tirent leur origine de l’héritage portugais de la ville. On y déguste notamment un savoureux poisson farci avec du riz safrané cuit à la vapeur, puis mélangé avec des raisins secs et des amandes ou des filets de loup aux amandes et noix pralinées.
La gastronomie safiote est également marquée par la culture juive. Ici, la Market Hazina (issue de la gastronomie maroco-portugaise) ainsi que la Skhina ou la Dafina demeurent des spécialités très réputées. Simple bouillon aromatique sans viande, la Market Hazina doit son goût à la découpe minutieuse de la tomate, du piment rouge, du céleri, de l’oignon et du citron confit.
Côté terroir, Safi est connue mondialement pour sa culture de la câpre, mise en place au début des années 1920. Celle-ci avoisine aujourd’hui les 10 000 tonnes, cultivées sur pas moins de 7 000 hectares à travers 16 communes rurales de la région. Les câpres de Safi, tout comme les raisins de Doukkala sont désormais labellisées IGP (Indication Géographique Protégée).
Cultivés le long de la côte Atlantique, entre Safi et El Jadida, les raisins Doukkali sont réputés pour leurs petites grappes denses et leur forte sucrosité. Les environs de Sidi Chiker, à une cinquantaine de kilomètres de Safi, sont quant à eux destinés à la culture du cumin. Une épice que l’on retrouve dans de nombreuses spécialités culinaires marocaines et qui est réputée pour ses vertus digestives.
Si la poterie est pratiquée à Safi depuis plusieurs siècles, la céramique safiote a été marquée par un homme, le Maître Boujemâa Lamali. Céramiste d’origine algérienne ayant œuvré au sein de la Manufacture de Sèvres, Boujemaâ Lamali y a fondé en 1920 la première école de céramique au Maroc et en Afrique. Souhaitant offrir un nouveau souffle à cette discipline, il y a donné des cours de dessin, de tournage et d’émaillage. Il a également participé à la préservation et au regain de la céramique d’art.
Aujourd’hui, le visiteur peut prendre toute la mesure de l’évolution de la céramique en se rendant au Musée National de Poterie et Céramique. Il y découvrira le travail de ses artisans, qui continuent d’écrire de belles pages créatives en associant le design contemporain au savoir-faire ancestral.
Dans le voisinage de la Grande mosquée, les vestiges de la Cathédrale Portugaise permettent aux photographes amateurs ou confirmés de saisir des clichés d’un autre temps, dont de splendides arcs gothiques sculptés, dotés d’armoiries portugaises.